la cathedrale dans sa superbe. dans le perimetre de la vieille ville de boulogne
Selon de vieilles chroniques, une nacelle avec une statue en bois de la vierge tenant l'enfant Jésus aurait été découverte en 636 dans l'estuaire de la Liane et déposée dans une chapelle de la haute ville construite sur l'emplacement d'un temple romain.
Sainte Ide, mère de Godefroy de Bouillon, édifia en 1090 la première église en pierre et sa crypte de style roman, auxquelles s'ajoutèrent du 12e et 14e siècles des éléments gothiques et un cloître. Cette période du Moyen Age voit affluer un grand nombre de pèlerins. En avril 1478, Louis XI donne à la Vierge ainsi vénérée dans ce sanctuaire le suzeraineté du Comté de Boulogne ; les rois de France rendront désormais hommage à Celle que les Boulonnais aiment invoquer ainsi : "Notre Patronne spéciale".
Au 16e siècle, les guerres avec l'Angleterre et celles de Religions dégradent la cathédrale, et la statue est cachée dans un puits. Il faut attendre 1630 pour que l'église soit restaurée et la statue remise en place. En 1793, les révolutionnaires brûlent cette antique image de la Vierge : il n'en reste aujourd'hui qu'un fragment de main conservé dans un reliquaire ; cinq ans après, la cathédrale est complètement rasée.
1803 voit s'ouvrir l'ancienne chapelle des Annonciades pour abriter une nouvelle effigies de la Vierge au bateau. De 1827 à 1857, avec une foi et une énergie hors pairs, un prêtre boulonnais, Mgr Haffreingue, reconstruisit le sanctuaire actuel en s'inspirant du style de Saint Pierre de Rome et de Saint Paul de Londres.
Le 24 août 1866, Mgr Regnier, Archevêque de Cambrai, consacre cette nouvelle cathédrale qui, deux ans après, sera placée sous le vocable de "Notre-Dame et Saint Joseph", la paroisse Saint Joseph ayant été transférée des Annonciades à ce lieu. En 1879, le pape Léon XIII l'élève à la dignité de Basilique Mineure, et en 1885 une nouvelle statue en bois de chêne de Notre-Dame de Boulogne est couronnée par le Nonce Apostolique, Mgr di Rende.
Ce sanctuaire, visité au cours des siècles par beaucoup de souverains, tels que Saint Louis, Louis XI, François 1 accompagné de Henri VIII d'Angleterre avant qu'il ne se sépare de Rome, Louis XIV, Napoléon III, ainsi que par des saints tels que Saint Bernard, Saint Jean-Baptiste de la Salle, Saint Benoît-Joseph Labre, reprend au XXe siècle un élan nouveau : quatre "Voies Ardentes", où des effigies de la Vierge au bateau parcourent sur des chars tout le nord de la France, préparent le Congrès Marial de Boulogne de 1938 qui accueillera plus de 200 000 personnes ; à cette occasion, la cathédrale s'enrichira d'une Vierge assise dans sa barque : cette statue a été sculptée au Liban à partir d'une branche de cèdre selon les données les plus probables de la statue de 636 brûlée à la Révolution. De 1943 à 1948, les quatre chars portant la Vierge de Boulogne parcourent en France 120 000 km et visitant 16 000 paroisses : Notre-Dame du Grand Retour soulève partout un immense élan de prière et de conversion. Elle rassemble 100 000 personnes au vieux stade de Colombes en 1946.
Depuis 1854, de la fête de l'Assomption au dernier dimanche d'août, la Station annuelle de Notre-Dame de Boulogne, qui se conclut par la Grande Procession à travers les rues de la ville, continue à attirer bien des pèlerinages de la région et d'ailleurs. Tout au long de l'année, nombreux sont les pèlerins et visiteurs en provenance de France et de l'étranger, notamment de Grande Bretagne . parmi ces derniers, la présence de chrétiens anglicans favorise des échanges interconfessionnels très constructifs.
Le visiteur de cette cathédrale pourra particulièrement orienter son attention vers le Dôme haut de 88 m., l'autel Torlonia (Ateliers du Vatican, 19e siècle, 147 sortes de marbre), la chaire en chêne sculpté style Louis XV, la Vierge Couronnée en chêne du 19e siècle, la chapelle du Sacré-Coeur avec ses marbres, le char de Notre-Dame du Grand-Retour, l'orgue Schwenkedel 1975, 2 500 tuyaux 30 jeux de style classique.
La crypte de la cathédrale est l'une des plus vastes de France : 128 m de long, 42 m de large ; on y retrouve des vestiges du 3e siècle, une salle romane du 11° et des éléments gothiques du 12e et 14e siècle ainsi que les extensions du 19e siècle. Dans l'une de ces salles est exposé un trésor, avec de belles pièces d'orfèvrerie sacrée et des statues Polychromes du 14, au 19e siècles. Crypte et trésor sont ouverts l'après-midi sauf lundi.
Depuis 1981, une chapelle, dédiée aux martyrs du 20e siècle de diverses confessions chrétiennes, a été aménagée sous le dôme de la cathédrale en lien avec celle de la cathédrale anglicane de Canterbury.
